ZRC et la Marine Nationale : une collaboration forgée sous pression

1964 – Une demande exigeante de la Marine Nationale

Quatre ans après l’homologation de la première ZRC Grands Fonds 300® en 1960, la Marine Nationale soulève une problématique de terrain : la couronne positionnée à 3h se révèle vulnérable lors des manipulations en immersion. Elle sollicite alors les ingénieurs de ZRC pour qu’ils conçoivent une solution empêchant toute ouverture accidentelle de la couronne, tout en assurant un confort optimal au poignet.

ZRC relève le défi en développant une innovation audacieuse : une couronne repositionnée à 6h, directement intégrée au boîtier à travers un système exclusif de canon usiné dans la masse. Ce choix technique marque une première dans l’industrie horlogère. La Grands Fonds 300® devient ainsi la seule montre dotée d’un boîtier 100 % monobloc, fabriqué dans un acier renforcé au molybdène, parfaitement antimagnétique – une caractéristique essentielle pour les plongeurs-démineurs.

Un processus d’homologation rigoureux

Pour être adoptée officiellement par la Marine, la Grands Fonds 300® doit passer entre les mains du Service Technique du Commissariat de la Marine (STCM), organisme relevant directement de la Direction Centrale du Commissariat de la Marine (DCCM) à Paris, et travaillant sous la supervision du Bureau National de Codification (BNC) rattaché à l’OTAN.

À la demande des forces armées de Toulon, un Bulletin d’Identification (BI) est établi. Ce document répertorie toutes les informations techniques et administratives nécessaires à l’évaluation de la montre : description succincte, prix, nom et coordonnées du fabricant, justification de l’approvisionnement, usages prévus dans les unités militaires, etc.

Ce BI est ensuite transmis au STCM à Paris pour analyse. Après une série de tests, la montre obtient un Numéro de Gestion Marine (NGM), préalable indispensable pour son approvisionnement officiel. Elle sera plus tard reclassée avec un numéro de nomenclature OTAN (MNO), preuve de son adoption internationale.

1970 – Une sécurité intégrée jusque dans le design

Toujours dans une logique de sécurité opérationnelle, ZRC développe un système ingénieux au niveau de l’entre-corne : une anse escamotable qui permet le passage de la couronne et bloque la rotation du bracelet tant que cette dernière n’est pas vissée à fond. Ce mécanisme rend donc toute mise à l’eau impossible si la montre n’est pas correctement sécurisée.

À cela s’ajoutent deux maillons extensibles sur le bracelet, facilitant le port de la montre par-dessus une combinaison de plongée sans ajustement manuel, ainsi que des aiguilles MAGNUM hautement luminescentes pour une lisibilité parfaite sous l’eau.

Une montre adoptée bien au-delà des armées

Bien que conçue initialement pour les besoins militaires, la Grands Fonds 300® va rapidement dépasser ce cadre. Elle équipe les sapeurs-pompiers de Paris, l’équipe de France de ski nautique, ainsi que des unités spéciales de la Marine Nationale Italienne.

Mais c’est sans doute à bord de la Calypso, célèbre navire du commandant Cousteau, que la montre connaîtra sa plus grande reconnaissance publique. Emmenée aux quatre coins du globe par l’équipe du célèbre explorateur, la ZRC Grands Fonds s’impose comme un véritable outil de mission et une icône de la plongée professionnelle.

Une reconnaissance officielle dans les catalogues militaires

Avant d’être distribué, tout matériel militaire doit être soumis à une batterie d’essais intensifs. La montre ZRC subit ainsi une série de tests en conditions extrêmes, simulant des usages intensifs et prolongés dans un cadre militaire.

Après validation, elle est inscrite au catalogue général du matériel du commissariat de la Marine, où elle se voit attribuer un NGM à 13 chiffres, confirmant son statut de matériel opérationnel. Elle sera ensuite reclassée dans la nomenclature OTAN, passant du groupe 6645 (montres de plongée grande profondeur) à la famille 6355.

Une montre portée par les plus prestigieuses unités

Au fil des décennies, la Grands Fonds 300® est portée par plusieurs corps d’élite et unités prestigieuses :

L’école de plongée de Toulon

Le 3e groupe de plongeurs démineurs de la Marine Nationale

Le commando Hubert, unité spéciale de nageurs de combat

Les sapeurs-pompiers de Paris

La Marine Nationale Italienne

Et bien sûr, l’équipage de la Calypso du commandant Cousteau

Les unités prestigieuses ayant utilisé la ZRC Grands Fonds 300®

L’École de Plongée de la Marine Nationale : berceau de l’élite subaquatique

L’histoire de l’École de Plongée remonte à 1860, lorsque la Marine décide de former ses premiers « mécaniciens-chauffeurs-scaphandriers ». Depuis, l’institution est devenue le centre névralgique de la formation subaquatique française.

Basée à Saint-Mandrier, elle forme l’ensemble des plongeurs opérationnels de la Marine Nationale à travers quatre cursus spécialisés :

Plongeurs de bord

Plongeurs démineurs

Nageurs de combat

Infirmiers hyperbaristes

Mais son rayonnement dépasse les frontières de la Marine : elle forme également les plongeurs de la Gendarmerie Maritime et de l’Armée de l’Air. Chaque année, des stagiaires venus de forces armées étrangères viennent également y parfaire leur entraînement.

La ZRC Grands Fonds 300® y est devenue un véritable compagnon d’entraînement et d’opération, parfaitement adaptée à l’intensité des missions sous-marines.

Les Plongeurs Démineurs : neutraliser sous pression

Parmi les utilisateurs les plus emblématiques de la ZRC, on trouve le 3e Groupement de Plongeurs Démineurs (GPD III), basé à Toulon. Ces hommes interviennent toute l’année pour désamorcer des engins explosifs immergés – obus, torpilles, mines – vestiges souvent redoutables des conflits passés.

Ils mènent aussi de lourds travaux sous-marins, alliant technicité et sang-froid. Dans ce contexte, l’exigence d’un matériel fiable, robuste et sans interférences magnétiques est capitale.

C’est là que la Grands Fonds 300® prend tout son sens : son boîtier, son bracelet et même sa boucle en acier amagnétique la rendent idéale pour évoluer dans des environnements potentiellement sensibles aux champs magnétiques, comme dans le cas de mines à détonation magnétique.

Elle s’impose donc naturellement comme une montre de mission, aussi indispensable que les palmes ou le poignard.

Les Nageurs de Combat & le Commando Hubert : l’élite des forces spéciales

Fondé en 1947 et baptisé en hommage au lieutenant Augustin Hubert, tombé le 6 juin 1944 à Ouistreham, le Commando Hubert s’est spécialisé dès 1953 dans les actions subaquatiques de très haute intensité.

Rebaptisé Commando d’Actions Sous-Marines (CASM), il incarne aujourd’hui l’unité la plus secrète et redoutée des forces spéciales françaises. Son rôle : infiltration, sabotage, neutralisation discrète en milieux extrêmes. Il s’agit, encore aujourd’hui, de la seule unité de nageurs de combat de la Marine Nationale française.

Dans ce cadre d’opérations à haut risque, chaque détail compte. La ZRC Grands Fonds 300®, avec sa conception monobloc, son étanchéité parfaite et sa couronne de sécurité à 6h, répond aux exigences d’une unité où la moindre faille peut coûter la vie.